Bibliographie succincte / Liens Internet / Une oeuvre
Chalcolithique / Âges du bronze
Cuivre et pierre, comme l'annonce son nom, cette période se partage entre la continuation du travail lithique qui reste dominant et l'apparition de nouveaux matériaux, le cuivre, mais aussi l'or. Le cuivre natif était chauffé pour le séparer de sa gangue dans les fours de poterie. Puis, les progrès des fours permirent, le moulage comme en témoignent des creusets iraniens dès le IV millénaire BC. Il s'agissait cependant plus de fosses que de fourneaux.
Pour transporter le minerai qui était rare, des réseaux d'échanges à l'échelle de l'Europe et de l'Asie centrale s'organisèrent.
Chalcolithique ancien |
Chalcolithique moyen |
Chalcolithique récent |
La
céramique cordée est caractéristique de cette
période, en particulier des vases à hauts cols en
entonnoir (typique du Nord de l'Europe). En cuivre, on trouve des poignards, mais aussi des parures (tant féminines que masculines). Le travail lithique se poursuit, avec en particulier la réalisation de très belles haches en silex, plates et allongées. |
Cette
période se caractérise par une civilisation utilisant
des sépultures mégalithiques (chaussées couvertes de
la culture Seine-Oise-Marne...). Chaque région possède toutefois une culture propre, assez différenciée, même si les céramique trouvée en France sont plutôt grossières. |
Cette
période se caractérise principalement par un travail
remarquable de poterie, en particulier les campaniformes
(en forme de cloche). Ce faciès s'est répandu dans
toute l'Europe, témoignant d'une certaine unification
des cultures. Le travail du métal s'affine et la fin du chalcolithique est marquée par l'apparition des premières tentatives d'un alliage qui allait donner son nom aux périodes suivantes, le bronze. |
Comme pour la période précédente, l'Art semble s'être cantonné à l'embellissement de l'individu et des objets usuels. Les ciselures et la recherche sur les formes témoignent d'une recherche esthétique pour les produits de tous les jours, même si le chalcolithique moyen semble avoir été plus fruste en Europe Occidentale que les deux autres périodes. On trouve dans les sépultures, des feuilles d'or et d'électrum, ce qui témoigne d'un certain raffinement.
N'oublions pas que cette apparence de recul de l'Art n'est peut-être que la conséquence de la perte des objets en matériaux périssables.
Disque solaire du chariot de Trundholm
L'innovation technologique majeure est bien sûr l'apparition d'un alliage de cuivre et d'étain qui permis la réalisation de nombreux objets en bronze.
Additionné de 10% d'étain, le cuivre donne un alliage plus résistant que le cuivre, le bronze, mais qui est plus malléable quand il est chaud. Cette caractéristique le rendit propre à la coulée qui se fit selon deux techniques, dans des moules en pierre ou par la technique de la cire perdue. Cette dernière permet de réaliser des objets creux de grande dimension, comme des moyeux de roues de char et bien sûr des armes comme des épées, des fers de lance et des poignards.
L'âge du Bronze fut aussi l'âge de l'Or, à défaut d'avoir été un âge d'or. Le métal avait alors une valeur stratégique, mais aussi marchande et l'on trouve, pour cette période des objets métalliques qui semblent n'avoir eu d'autres destinations que l'échange. Une importante production de haches à douilles de petite taille et bien trop molles pour avoir été d'un quelconque usage pourrait avoir eu un rôle de monnaie et de thésaurisation. Ce phénomène de thésaurisation dans ce que l'on nomme "dépôt de fondeur" témoigne de la préciosité du matériau et de la relative insécurité de la situation politique.
Les réseaux d'échange se développèrent encore et il suffit de signaler que les premières productions de bronze réalisées en Proche-Orient le furent à l'aide d'étain de Cornouailles, c'est à dire que le minerai voyagea régulièrement sur environ 5000 kilomètres.
Comme toutes les périodes précédentes, on a trouvé commode de diviser l'âge du bronze en trois périodes. Le bronze ancien, le bronze moyen et le bronze final. Si le bronze à la cire perdue a été inventé dès le la fin du quatrième millénaire en Mésopotamie et en Élam, nous ne retiendrons ici que les dates européennes et particulièrement françaises quand un écart trop grand est sensible.
Bronze ancien |
Bronze moyen |
Bronze récent |
1800-1500 BC |
1500-1200 BC |
1200-800 BC |
Les différences entre les périodes se caractérisent principalement par des différences entre les différents objets, forme des fibules (épingles à nourrice), des épées (elle fera l'objet d'une étude séparée). |
Épingle en bronze
On pense toute de suite aux gravures rupestres que l'on trouve par exemple dans les Alpes, comme la célèbre vallée des Merveilles au pied du mont Bégo. Les représentations humaines associées aux nombreuses têtes de bovidé nous ouvrent un regard sur la vie de l'époque du bronze ancien. On associe souvent cette représentation aux cultes du dieu taureau et du soleil.
Le culte du soleil apparait aussi dans le superbe char miniature de Trundholm. On y remarue le disque solaire réhaussé de feuilles d'or. On trouve pour cette période la plus grande quantité d'or de toutes les périodes préhistoriques. Certaines réalisations comme le cône d'Aventon, ou de nombreuses lunules témoignent de l'intérêt pour le matériau. Il convient aussi de mentionner que l'intérêt pour le bronze peut aussi s'expliquer par l'aspect du métal poli, proche de celui de l'or.
Avant les Celtes, l'Europe à l'Âge du Bronze. 2500-800 avant J-C, Association abbaye de Doualas, Doualas, 1988.
Grand Atlas de l'Archéologie (le), Encyclopaedia Universalis, Paris, 1985.
J. Briard, Âge du Bronze en Europe 2000-800 avant J.-C., Errance, Paris, 1985.
Guilaine Jean, Préhistoire d'un continent à l'autre (la), Larousse, Paris, 1986.
Guilaine Jean, France avant la France (la),