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Pourquoi cette attente du rien, de ce qui n'a nul droit d'être et de figurer dans la quiétude d'une vie ? Les gens et la morale décident de nous et la religion nous décime. Je suis trop seul et Ils sont trop nombreux. Nous n'avons aucun droit à leurs yeux et Ils ont sûrement raison. Je suis trop tordu. Je suis trop torturé. J'ai tors tu sais, de jouer à la tortue, ça me tue. J'ai les yeux qui puent. Ils puent les rêves impossibles. Mes rêves bleus se transforment en nuits blanches. Les nuits franches s'enlisent dans Leurs branches. Et elles élaguent les miennes. Leur droit chemin est trop sinueux sous mes pas. Leurs paroles me brisent et détruisent mes songes d'enfant. Leurs attentes ne me tentent pas, leur pente est trop raide et leur aide plaide en ma défaveur avec une ferveur traîtresse.
Le souvenir est mon arme. La puérilité est ma défense. Souvenirs interdits d'essais interdits, où tout est dit lorsque rien ne se dit. Les mots sont cruels et narquois. Ils en disent plus qu'il ne leur est autorisé et ne veulent rien dire de toute façon. Ils sonnent creux et résonnent d'hypocrisie et de vantardise. Personne ne s'est donc encore rendu compte que le silence est parfois plus parlant. Le silence est d'or. Le silence endort. Le silence s'endort, encore et encore... il dort. Il entraîne les rêves et les rêves parlent. Les rêves disent tout. Les rêves enduisent tout. Ils se teintent de bleu quand le blanc flanche, et vire au rouge pour stopper nos élans.
Le rêve est cocardier.
Les élans, eux, se figent. Ils attendent le vert. Les élans s'enterrent comme des vers. Les élans se traduisent en vers, à l'envers et jamais à l'endroit où ont les attends. Et on boit un dernier verre pour mieux les oublier.
Leurs revers sont dangereux. On ne peut faire confiance à quelqu'un qui ne sait pas se contrôler madame. Où irions nous si tout le monde disait ce qu'il pense ou faisait ce qu'il veut ?
Les élans ne sont pas politiquement corrects.
Et puisque mes pensées les dérangent, je penserais pour moi !
Et puisque mes actes les gènes, j'agirais seul !
Mon terrain d'action se limite depuis si longtemps à ma petite boîte crânienne. Ils croient me connaître, mais ils en connaissent que le dixième. Ils croient que je suis un grand extraverti, mais un chien communique sûrement plus ses émotions aux autre que moi. Je parle à tout le monde ? Je m'entends avec tout le monde ? C'est pour qu'ils puissent me foutre la paix. C'est pour pouvoir les haïr tranquillement.
Quand trouverais-je quelqu'un capable de me comprendre sans être obligé de disséquer ma vie sous ses yeux ? Quelqu'un qui, d'un regard, ira plus loin que mes apparences et lira toute la solitude camouflée sous cette couche épaisse et imperméable qui me sert de carapace sociale ?
Dans une autre vie, peut-être...
Et puisque l'amour se fane au contact de l'air, puisqu'il s'effrite au souffle du temps, je le garderais enfermé ! Je le cloîtrerais au plus profond de mon être. Si loin qu'il n'aurait lui-même aucune idée de sa propre existence. Comment un amour pourrait-il mourir s'il ne se sait pas en vie. Je le laisserais là, grandir, enfler, grossir et m'encombrer au point de vouloir me faire sauter le ventre. Je serrerais les abdominaux pour le contenir en moi. Je le laisserais me supplier de lui ouvrir la porte. De le laisser sortir et envahir l'objet de sa convoitise.
Mais je le connais.
L'amour est un vandale.
Il saccage tout ce qu'il touche.
Il met le feu partout où il passe.
Mais s'il ne peut pas s'approprier quoi que ce soit, si sa cible reste hors de portée, il ne fera que crier, hurler, exploser pour elle sans l'endommager. C'est sûrement la partie la plus belle à jouer dans le jeu de la séduction. Ce moment où l'on veut mais où l'on ne peut pas. A partir de maintenant, c'est par ce que je ne veux pas. Celle-là, je ne veux pas que tu me la gâches. Je la veux loin de moi. Au plus je m'en éloigne, et au plus elle m'apparaît belle. Comme lorsque l'on s'éloigne du tableau. Pourquoi l'accrocher à mon mur. Ce salopard de temps aidant, je finirais par ne plus la voir.
Mais si je vais une fois de temps en temps au musée du manque, je saurais en profiter. Je goutterai chaque seconde passée en sa compagnie, et la caresserai du regard uniquement. Puis, m'en irais avec encore dans les yeux le goût de sa perfection.