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Glossaire

Abouser (s') : s'affaisser, tomber.
Accoca ou Accocats : crémaillères ou dents en bois de noyer, fixées horizontalement aux estases du métier de canut et auxquelles le battant est suspendu.
Agacin : cor au pied. Avoir un agacin darnier le dos : être bossu.
Agnelets ou agnolet : les yeux (au fig.) ; petit oeil de verre placé sur le ventre de la navette et par où passe le bout de la canette. Siffler le bout : attirer, au moyen d'une forte aspiration, le bout de la canette au travers de l'agnolet.
Aigledon : édredon.
Antiquaille : hospice de l'Antiquaille réservé autrefois aux aliénés.
Apincher : appincher : épier, guetter.
Arquet : petit ressort qui est fixé à la pointizelle. La pression de l'arquet a pour but d'empêcher la canette de se dérouler trop vite et par conséquent de maintenir une certaine tension à la trame.
Arte ou arthe : teigne, insecte.

Bambanner ou bambaner : flâner lentement.
Ban : applaudissement collectif.
Bancanne : bancane : bancal.
Bardannes : punaises des lits.
Bassouille : boue liquide, gabouille.
Battant : organe du métier de canut ; bâti en bois, mobile et suspendu. Au moyen d'un coup de battant, le canut serre le dernier coup de trame contre le précédent.
Béatilles : babioles, menus objets de peu de valeur, petites boites, franges, glands, pelotons, chapelets. Abattis de volailles comprenant spécialement le cou.
Bêches : barques couvertes de toile pour traverser la Saône.
Belet : convoiteux.
Belu : étincelle, flammèche.
Bibon : vieux paillard, vieux farceur.
Bicher : profiter. Mordre (pour le poisson). Prendre en faute (se) : se disputer, se donner des coups de bec.
Bocon : poison. Mauvaise odeur.
Brognasser : éclairer mal. Donner une faible clarté, mais aussi cligner des yeux.
Borriau : bourreau, mais aussi surnom de l'apprenti dans les ateliers, suite aux maladresses qu'il commet sur l'étoffe (borrillon).
Bouchon (à) : se coucher à bouchon : se coucher sur le ventre. Aussi cabaret. Petite agglomération de bourre qui se fait parfois au fil de la chaîne par suite de l'écorchement de la soie.
Boule : tête.
Boutarou : mot ancien qui désignait la borne protectrice en pierre, qu'on dressait aux angles des maisons et des portails, et contre laquelle venaient sauter les roues des voitures, sans toucher les murs.
Boyes (gasser les) : remuer les boyaux, émouvoir.
Brezingues (aller de) : branlant, qui marche de travers, en vacillant, comme un homme ivre.
Brignoles (être arrapés comme de) : se dit de deux personnes qui s'embrassent longuement.
Bûgne : pâtisserie lyonnaise, mais aussi, imbécile.

Cacabozon (à) : accroupi.
Cachons : noyaux des fruits.
Cagnard : se dit de celui qui a une sorte d'indolence caressante. Faire son cagnard : se faire caresser, se faire gâter.
Canant : délicat, divertissant, très agréable.
Cannequiers : canetier. Celui qui fait les canettes (aussi cannetier).
Canuserie : tout ce qui concerne l'état de canut.
Chanin : mauvais, malpropre.
Chapoter : frapper avec un marteau, une mailloche. Frapper à coups de poing ; tailler (en parlant du bois).
Charippe, charipe ou charoupe : terme injurieux, très grossier.
Chavasse : potin, commérage.
Chelu : lampe en fer-blanc ou en laiton, dans laquelle on met de l'huile et une mèche. Les canuts l'appendent au-dessus de leur façure pour éclairer leur travail. Au figuré : le soleil ou l'oeil.
Cheti : petit, maigre, chétif.
Cheville : terme du métier de canut. 1. Tavelle en bois dur, arrondie au tour et fuselée, extrêmement lisse, sur laquelle l'ourdisseuse enroule la chaîne de l'étoffe en la croisant de manière à lui donner la forme d'un oeuf énorme. 2. Cheville à tourner devant (se dit aussi chevie).
Cheville à tourner devant : tavelle attachée au pied du métier dont le canut se servait comme d'un levier pour faire tourner le rouleau de devant, au fur et à mesure de la fabrication de l'étoffe. Ce système a été remplacé par le régulateur.
Clapottons : la corne des pieds du cochon qui se détache au moment de la cuisson, au figuré, les ongles, les doigts de pied, les pieds aux-mêmes.
Clinquette : terme de canuserie. Quand on veut fabriquer des articles très légers (florences, pelures d'oignons...) il est nécessaire que le battant frappe très légèrement la trame. Un système de clinquettes permettait cette légèreté du coup de battant.
Côgnes : (s'embrasser comme des côgnes). Gueux (s'embrasser comme des gueux).
Composteur : baguette servant à retenir la pièce dans le rouleau ou à maintenir la croisure des fils de la chaîne.
Confle : vessie, ampoule ou bulle.
Coque : poule, terme de tendresse que donne non seulement le mari à sa femme mais que la femme aussi donne à son mari.
Coquer : embrasser.
Cotivet : cou, nuque.
Couême ou couame : timide, embarrassé, l'air attrapé, piteux, blême, maladif.
Crac (ou craque) : mensonge.
Crapauds : défauts qui se produisent lorsque des mailles du remisse sont cassées, et que, le fil n'obéissant plus à la lève ou à la baisse des lisses, la trame passe par-dessus ou par-dessous.
Croix-pile (se mettre à...) : se coucher les bras et les jambes écartés.
Cropion : croupion, arrière-train.

Deborgner (les yeux) : ouvrir (les yeux).
Décamoter : effacer, delayer, évacuer.
Delerte : flânerie, chômage. Etre delerte : chômer.
Demarcourer (se) : se faire du mauvais sang, se décourager.
Depillandrer : éparpiller, se débrailler, se chiffonner.
Déponteler : sortir les ponteaux, les étais.
Derire : rire.
Desarraper (se) : (se séparer). - Décoller, détacher, séparer.
Devidage : opération qui consiste à enrouler le fil en pelotes sur des bobines ou roquets.
Doubloir : terme de canuserie : ustensile pour porter les roquets lorsqu'on fait des canettes. Le doubloir permet de mettre plusieurs bouts à la trame, de les doubler.

Eboyer (s') : se vider.
Ecoupeaux ou Ecopeaux : copeaux, rubans de bois qui sortent du rabot.
Effugie : effigie.
Embander : s'en aller en bande, ensemble, emmener, entraîner de compagnie.
Equevilles : balayures, déchets divers.
Erruminations : illuminations.
Escamoter : enlever, faire disparaître.
Escaner (s') : partir.
Espolin : très petite navette que l'on utilise pour les étoffes brodées.
Esquilette : squelette.
Evention : invention.
Evité (j'y étais) : j'y étais invité.
Excommunication : la communication.

Fabrique : c'est à Lyon, tout ce qui concerne la soie : c'est la maison, le comptoir, le magasin d'où partent les ordres de fabrication. Ce n'est pas l'atelier de l'ouvrier mais la maison où est le grand patron.
Façure : partie de l'étoffe qui est en voie d'exécution, qui donc vient d'être façonnée.
Fege : la soie et quelquefois le coeur.
Feurce, feursses : forces, ciseau à ressort dont se sert le compagnon pour remander.
Fiageoles : haricots.
Fiardes : toupie, jeu d'enfant.
Fla : souffle. (Un fla punais : un souffle empoisonné, une haleine puante).
Forrière : colline de Fourvière.

Gaillot : flaque d'eau, bourbier, synonyme de gassouillat.
Gambye : boiteux.
Gandayer ou gandoyer : rudoyer, repousser, chasser.
Gandin : mensonge.
Gandoise : plaisanteries, propos burlesques, bêtises.
Gapian : préposé à l'octroi.
Garot ou Garrot : trique, gros bâton.
Gasser : remuer.
Genfiches : gens sans foi et sans parole.
Gerlot : cuvier, baquet. La gerle est un grand vase de bois pour la lessive, mais c'est aussi ce qui reste au fond du baquet, dans lequel on fait cuire les tripes.
Gigauder : remuer vivement.
Gigier : gorge.
Gobeau : gobelet [Gobeau de Mordavie (Moldavie), liqueur de ménage qui était commune à Lyon].
Godard : soupe de godelle, de blé grué.
Godan : piège, tromperie, panneau, se laisser tromper.
Gognan : maladroit, paresseux. Gognand : bête, imbécile.
Gondiveller : égayer, réjouir, amuser.
Gongle (être) : être gonflé.
Gognandise : bêtise, plaisanterie, sottise, paillardise.
Gongonnage, gongonner : bougonner, rouspéter, murmurer.
Graboton (être à) : être accroupi.
Grabotte : toute petite fille, mauvais ouvrier.
Graffiner, grafiner : égratigner.
Graillon : morceau de gras.
Grand'Côte : La Grand'Côte fut longtemps la seule voie d'accès à la colline de la Croix-Rousse.
Graton : impureté, saleté, mais aussi résidu de la graisse de porc, après qu'elle ait été fondue : régal des Lyonnais.
Grayes (de Briançon) : la craie avec laquelle on écrit au tableau noir et qui est utilisée pour corriger les impanissures d'une pièce d'étoffe.
Grobons : beignets.
Guigner : regarder (guigne-moi ça : regarde-moi ça).
Guignon : guigne, malchance.
Guimpier : profession autrefois florissante, aujourd'hui disparue. Ouvrier qui reçoit le fil d'or ou d'argent et le rend enroulé autour d'un fil de soie pour être employé ensuite au tissage des étoffes d'or ou d'argent.
Guindres : les guindres font partie de la mécanique de la dévideuse, employée qui reçoit la soie en flotte et la rend en roquet ou bobines. La flotte se place sur les guindres, qui se composent de deux rouleaux légers : par un mouvement combiné le fil de la flotte vient s'enrouler sur un roquet qui est au-dessous.

Impanissure : souillure, tache.

Jacquard (à la) : de façon expéditive, avec hâte.
Jacquardier ou jacquardié : ouvrier qui travaille sur un métier monté à la Jacquard, puis désigne progressivement tous les ouvriers en soie.
Japiller : bavarder.
Jappier : parler.
Joindre (se) : se marier.
Joint : graisse.

Lancanner (se) : folâtrer, jouer tranquillement, flâner, se reposer.
Lantibardaner (se) : aller lentement, se promener.
Lanticaner (se) : se promener en flânant.
Lescallette : escalette : règle en bois, longue et plate, sur laquelle sont ménagées des entailles ou rainures sur la longueur et à égale distance, pour le lisage des dessins.
Lichet : petit morceau de bois au bout duquel on enroule un chiffon qu'on trempe dans la graisse, et dont, par économie, on se sert pour graisser le fond de la poêle à frire.
Lisses : peigne formé de fils de soie ou de coton, placés verticalement et dans lesquels passent les fils de la chaîne.
Lisserons : tringles de bois plates et minces, et munies près de leurs extrémités de deux becs emboîtés à tenons. Les lisserons servent à maintenir les lisses et à donner aux mailles la tension nécessaire.
Longueur : la longueur est la partie de la chaîne qui, dans un métier monté, est comprise entre les deux rouleaux, de devant et de derrière.

Mâchon : coup, en particulier coup de poing, qui laisse une trace. Chose difficile à dire, mais aussi bon repas.
Marchand : celui pour lequel on travaille.
Margnôlles : lieu-dit, ou la tradition rapporte qu'il y avait avant des apparitions de revenants, et ceci plus loin que la Croix-Rousse. Des foules y partaient le soir pour y passer la nuit, et on appelait cela les expéditions de Margnôlles.
Manillon, manette : trousseau de clefs, anse d'un récipient.
Marpailler : abîmer, écraser, gâter, souiller ; dire du mal de quelqu'un, mépriser.
May : davantage, plus.
Mélachon : une partie des tripes, par extension, le coeur.
Meurte : temps de chômage pour la fabrique (se dit aussi morte).
Milieux : le mercredi est parfois nommé ainsi.
Môye ou meuye : tourbillon d'eau.

Orillons : oreille et plus souvent espèce de pied de chèvre qui est placé à chaque bout du rouleau de derrière, et qui sert de support.
Ourdissage : opération qui forme en nappes d'un nombre et d'une largeur donnés les fils dévidés. Cette nappe de fils parallèles, la chaîne, est enroulée ensuite sur des fûts de bois, pour être portée au tisseur.

Panaire : morceau de peau qui sert à protéger l'étoffe pendant la fabrication : par extension : paletot, redingote.
Pape (soupe de) : crème renversée.
Parpaillots : athée, sans religion.
Parsécutive : perspective.
Patards : argent, pièces d'argent.
Patrigots : cancans, mensonges, malveillances.
Peigne : instrument du métier ; réunion de petites lames métalliques, juxtaposées, comme les dents d'un peigne et encochées par un bâti. Entre ces dents passent les fils de la chaîne.
Pennes : graisse du ventre des habillés de soie.
Pétard : jouet d'enfant ; tuyau de bois de sureau que fabriquent les enfants et où ils placent une bourre que l'on fait partir par l'effet de l'air comprimé.
Picarla : cotret, morceau de bois propre à allumer le feu.
Pidenger : économiser, ménager, synonyme de pidanser.
Pillandre : vieux chiffon, loque, guenille, par extension : loqueteux, misérable, vaurien.
Pointiselle, pointizelle : instrument du métier : broche en fer armée de deux ressorts ou arquets ; elle sert d'axe à la canette, quand elle est placée dans la navette.
Pontiaux : ponteaux : étais verticaux, les colonnes du métier à tisser, rassemblées en haut par les estases, pièces de bois horizontales.
Pot : boire pot : boire un litre.
Poucette : avancement, avantage.
Presse : terme du métier. L'ouvrier partage le temps du travail en deux périodes bien distinctes, la presse et la morte. La presse est le moment où l'on ne produit jamais assez, où il faut aller vite.

Questin : boîte carrée ou petite caisse ; chaque ouvrier en a deux ; l'une à droite, l'autre à gauche. L'une a les canettes garnies, l'autre les quiaux vides.
Quiau : tuyau qui est l'âme de la canette. La navette reçoit la canette qui, par l'agnolet, trou latéral, déroule ses fils dans la longueur pendant qu'elle traverse.

Radisse : brioche, gâteau.
Raffineur : profiteur.
Rances ou ranche : rangée, rang, ligne (mais aussi en décomposition).
Ratelle : rate. Partie des intestins dont on nourrit les chats.
Recevoir : c'est être admis à travailler pour une maison, et donc recevoir une pièce.
Rechagnier : dédaigner, trouver mauvais.
Regonfle (à) : en abondance.
Regrettier : régisseur (se dit aussi régrattier).
Relême : dégel.
Remettage : terme du métier : le remettage consiste à faire passer chaque fil de la longueur dans les remisses.
Remisse : réunion des lisses. (Elle va couper entre le remisse : elle va mourir).
Remonder : remonter, réparer, par extension guérir.
Renucler : apercevoir, regarder.
Requinquiner : racornir, rider, resserrer.
Riote : lien, branche.
Rogne : croûte qui cicatrice une plaie (d'où : "Il est fier comme un pou sur une rogne").
Rondier : commis de ronde. Lorsque le négociant a livré la soie à l'ouvrier, celui-ci se met à l'ouvrage. Le négociant peut avoir dix, vingt ou cent métiers disséminés dans les divers quartiers de Lyon. Il faut, malgré cette dispersion, qu'une surveillance s'exerce. Elle s'exerce en effet par des commis qui font la ronde, en visitant les métiers d'un même quartier.
Roquer (se) : buter contre.
Roquet : bombine de bois sur laquelle on enroule, on embobine la soie ; on la débobine du roquet pour faire des canettes.
Rouleau : cylindre de bois sur lequel on enroule soit la chaîne (rouleau de derrière), soit le tissu (rouleau de devant). Signifie aussi ressources.

Sansouiller : tremper dans l'eau, mouiller à plusieurs reprises.
Satinaire : ouvrier en soie faisant le satin.
Selle : seille, vase en bois, cerclé seulement en haut et en bas.
Suspente : soupente, petit réduit pratiqué sous un plafond et destiné à faire coucher un ouvrier, une ouvrière, un apprenti, dans les ateliers de tisseur.

Tacque : cale de bois, en forme de coin, servant à maintenir le rouleau de devant (mettre en tacque, c'est mettre le composteur dans le rouleau, et commencer le tissage d'une pièce).
Taffetatier, taffetaquié : ouvrier en soie faisant le taffetas, par abus un des nombreux synonymes de canuts, sanitaires, canequiés, jacquardiers, tissutiers, rubaniers, bistanclaques.
Tavelle : pièce de bois sur un métier de soie.
Tempias : ustensile de canut. Règle plate, articulée, avec des pointes aux extrémités appelées dents et qui sert à tenir la façure tirante en largeur.
Tenue : faute de tissage.
Tirelle : partie du tissu formée par les premiers coups de navette pour lier la chaîne qui doit former la pièce du tissu. Ce mot exprime l'idée de commencement.
Tormentine : térébenthine.
Trafusoir : instrument qui sert à débrouiller la soie. En haut d'un pilier de bois, une cheville transversale sur laquelle on met la flotte ; on passe les deux mains à l'intérieur et, en faisant tourner la flotte, on arrive à la débrouiller.
Trame : la trame est constituée par le fil qui s'échappe de la navette, en largeur. En longueur, la chaîne est livrée toute au tisseur ; parfois, cette chaîne n'est pas toute livrée, et le tisseur doit retourner au magasin pour en avoir une provision nouvelle : le tisseur dit alors qu'il chôme de trame.
Trame tirante : défaut qui se produit lorsqu'un obstacle quelconque empêche la canette de se dévider à la tension voulue ; alors la trame, en tirant, fait se contracter l'étoffe.
Trancannoir : ustensile qui, en tournant, sert à former des flottes ou écheveaux, avec de la soie qui n'a pas d'emploi et qu'on destine à être reteinte.

Vargeter, vergetter : époussetage d'une pièce de tissu achevée avec une brosse ou une vergette.
Vargondier : émoustiller, réjouir.
Varot : gâté, pourri.
Varrai : tapage, bruit.
Vartigolerie : folie, lubie.
Vicoter : vivoter, vivre petitement.
Vortigeation : voltiger.

Zogne : coup, soufflet, coup de poing.
Zordisseurs : ourdisseurs.