[1] Silence!

[2] Détenus. Nous ne sommes pas prisonniers, mais détenus.

[3] Un pou, ta mort.

[4] Camp de concentration.

[5] Ce n'est qu'après la guerre que j'ai entendu parler des camps comme Auschwitz, Mathausen, etc., cercles encore plus profonds de l'enfer...

[6] Rien ne garantit l'exactitude de ces étiquettes; l'absurdité ambiante encourage le doute: il est plus que probable qu'ils sont nombreux à porter un triangle d'une catégorie à laquelle ils n'appartiennent pas.

[7] Le doyen, le chef de la baraque 37.

[8] Les nazis ont inventé le "Newspeak" (que J.D.Jurgensen traduit par "novlangue") bien avant le '1984' de George Orwell. Quarantaine, le travail c'est la liberté, les exhortations bien pensantes inscrites sur les murs des Blocks, autant de détournements du sens des mots.

[9] Matraque faite d'un tronçon de câble électrique .

[10] Halte! Garde-à-vous!

[11] Debout! Vite! Dehors!

[12] Ein Stuck: une tête de bétail. Genau: exact.

[13] Le concentrationnaire n'est pas seul dans ce cas: le panda, qui possède un système de digestion de carnivore, ne se nourrit que de bambou, est obligé de passer 60% de son temps à manger et à déféquer, incapable comme nous d'assimiler la fibre qu'il ingère.

[14] Chef de service d'une aile de Block.

[15] Hommes de service.

[16] Dans la hiérarchie raciale nazie, les bons aryens - les Allemands, les Scandinaves, et d'une certaine manière les Britanniques - étaient les êtres supérieurs; les latins nettement en dessous, les gens de l'Est - Polonais, Russes - tout juste bons à être esclaves; quant aux Juifs, Noirs, et autres Gitans...

[17] Rien n'est simple. Là aussi il y a un prix à payer. En ne me laissant pas faire, je prive mes amis de la nourriture qu'une situation privilégiée m'aurait permis d'organiser...

[18] Nous ne nous verrons plus jamais. Transporté dans un autre camp, il y est mort. Il était, avant la guerre, instituteur à Malakoff, au Sud de Paris.

[19] Sans doute les essais des premiers avions à réaction, encore inconnus de l'homme de la rue.

[20] Donne! Donne! Viens ici! Vite! Porter patates! (La langue est ce que l'on appelle "lagerdeutsch", un parler qui emprunte aux diverses langues emprisonnées).

[21] Les Français, ça se branle tout le temps!"

[22] Contremaître

[23] Ça va pas la tête, mec?

[24] Je ne suis pas certain de ces numéros.

[27] Les yeux à gauche! Enlevez le béret!

[28] Un! deux! trois! quatre! gauche! gauche!

[27] En principe au pas de l'oie, mais les SS n'essaient même plus de l'imposer: toutes ces races sont trop inférieures pour en maîtriser les subtilités .

[28] On y fabriquait des masques à gaz .

[29] Un travail à risque et à récompense: on trouve des trésors dans ces ruines, mais aussi des bombes à retardement.

[30] Fais gaffe!

[31] Il est mort en décembre 1944. Exemple parfait du gâchis que représente la guerre: 23 ans d'effort et d'amour pour faire cet homme courageux et intelligent, et on le jette...

[32] 32) Cette rencontre reste pour moi un mystère. Est-ce vraiment le fruit du hasard? Ou bien l'organisation clandestine du camp en examinant les arrivées du convoi de Lille a-t-elle repéré sur le fichier un radio clandestin de la France Libre? Mais si j'existais sur un fichier, les SS y avaient accès... et m'auraient laissé en vie?

Je n'ai jamais pu retrouver trace de Yuri. Après toutes ces années, je ne suis même plus sûr de son nom! Yuri, si tu lis ça...

[33] Musulmans.

[34] Organiser, dans le langage du camp: se procurer un avantage hors normes. Le plus souvent au détriment de la masse des détenus, parfois de celui des SS. C'est le mot clé de la vie, de la survie. Cela va de la gamelle de rab pour un petit service rendu, du raid à découvert d'un groupe de jeunes Ukrainiens contre les charrettes de betteraves - défiant les coups des Kapos de garde, la mort s'ils sont pris - aux transactions les plus complexes, incluant des civils travaillant aux côtés des détenus, ou les SS eux-mêmes.
La nourriture volée aux détenus par divers Prominenz - chefs de Blocks, Kapos des cuisines, etc. - alimentait un commerce considérable dans le camp...

[35] Bureau du travail.

[36] Deutsche Ausrustungs Werke - Usines Allemandes d'Equipement.

[37] J'ai écrit à Siemens pour leur demander s'ils avaient des archives de ce temps-là. Ils m'ont répondu qu'ils n'en retrouvaient point.

[38] Très courtes pour l'époque, c'est-à-dire de deux à cinq mètres. Je les connaissais avant la guerre, un de mes amis, radio-amateur, s'en était procuré une paire - rares et précieuses! - et nous avions fait des essais, techniciens à la pointe du progrès, croyions-nous. Et ici il y en a des caisses débordantes!

[39] S'il vous plaît Monsieur!

[40] Ce n'est qu'après la guerre, lorsque j'ai visité le camp en touriste, que j'ai appris à quoi il servait.

[41] J'apprendrai l'existence, après la guerre, d'un quartier cellulaire où des atrocités invraisemblables ont été commises; celle d'un lieu d'exécution caché; celle d'un atelier de faux-monnayeurs, le Kommando Bernhardt - nommé après le SS Sturm-bannfürher Bernhardt Kruger - où l'on fabriquait des billets de banque anglais et des dollars. (Les SS, là, n'ont rien inventé: en 1794 les Anglais ont émis de la fausse monnaie pour déstabiliser la Révolution française; en 1849 les révolutionnaires hongrois impriment des faux billets autrichiens; en 1918/22, pendant la guerre civile russe, chaque côté émet de la fausse monnaie pour embêter l'autre...).
Les faux billets nazis étaient, entre autre, écoulés par un nommé Schwend que, plus tard, on retrouvera au Pérou, sous le nom de Don Federico Schwend, un bon ami de Klaus Altmann, nom sud-américain de Klaus Barbie.

[42] Schuhe Kommando: équipe des chaussures. Sonderlager: camp spécial. Strafkompanie: compagnie punitive.

[43] Ces prisonniers de guerre anglais ont été assassinés par les nazis avant la libération du camp.

[44] À Berlin, une nuit, la gestapo arrête deux détenus et deux SS dans un cabaret, en train de sabler le champagne avec des hôtesses. Les deux détenus, triangles verts, étaient préposés à KANADA - la mine d'or du camp - où on conserve les possessions et les vêtements des détenus qui arrivaient au camp. Ceux qui y étaient employés pouvaient à loisir fouiller et découvrir dans les doublures, les coutures de vêtements, les semelles de souliers - des diamants, des dollars, des pièces d'or, cachés par leurs propriétaires déportés de chez eux par les nazis. Avec ces trésors - le SS résiste à tout sauf à la tentation - ils avaient soudoyé les SS et 'organisé' cette virée.

[45] Il est probable que Yuri appartenait à une telle organisation clandestine du camp, qui aurait décidé de mettre le radio de Londres à l'abri dans ce havre électronique. À l'époque je n'en ai rien su, sans doute pour les évidentes raisons de sécurité, mais je pense leur devoir ma survie.

[46] Oberkommando des Wehrmacht: l'état-major suprême de l'armée.

[47] Hommes de la Défense Passive

[48] Décomposition.

[49] Le lendemain, des éclaireurs soviétiques libéreront le camp.

[50] On a dit qu'il y avait un plan d'embarquer les concentration-naires dans des navires à partir de Lübeck, puis de les couler...

[51] Infirmière.