Le trente et un du mois d'août

Le trente et un du mois d'août
Nous vîmes venir sous le vent à nous
Le trente et un du mois d'août
Nous vîmes venir sous le vent à nous
Une frégate d'Angleterre
Qui fendait la mer et les flots
C'était pour aller à Bordeaux

Refrain
Buvons un coup, buvons-en deux
A la santé des amoureux
A la santé du roi de France
Et merde pour le roi d'Angleterre
Qui nous a déclaré la guerre.

Le capitaine en la voyant
Fait appeler son lieutenant :
"Dis, lieutenant, es-tu capable
Dis-moi, te sens-tu-z-assez fort
Pour aller accoster son bord ?"

Le lieutenant fier-z-et-hardi
Lui répondit : "Capitaine, oui !
Faites monter votre équipage
Braves soudards et matelots
Faites-les tous monter en haut".

Le maître donne un coup d' sifflet :
"En haut ! largue les perroquets
Largue les ris et vent arrière !
Laisse arriver près de son bord
Pourvoir qui sera le plus fort !"

Vir" lof pour lof ! En abattant
Nous l'accostons par son avant
A coups de hache d'abordage
A coups de piqu's et d'mousquetons
Nous l'avons mis à la raison.

Que va-t-on dir' de lui tantôt
En Angleterre et à Bordeaux
D'avoir laissé prendr' sa frégate
Par un corsaire de six canons
Lui qu'en avait trent' six, et d' bons ?

Que dira-t-on du grand rafiot
A Brest, à Londres et à Bordeaux
Qu'a laissé prendre son équipage
Par un corsaire de dix canons :
Lui qu'en avait trent' six, et d' bons !