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Du médiéval au surréalisme

Jean-Claude Buisson n'est pas un nouveau venu à l'art pictural : ancien élève de René Chancrin il a su attirer le public devant des toiles imposantes et importantes.

Plusieurs expositions sont à son actif dont une se déroule actuellement au château de Valmy à Argeles-sur-Mer avec dix-sept toiles entourées de noms célèbres, Dali, Magritte, Léonor Fini, Labisse. Mais peut être plus simplement l'avez-vous rencontré au hasard d'une promenade le dimanche au marché de la création...

Le service du docteur Léry à l'Institut Pasteur, fidèle à une certaine idée du mécénat, accueille, ces jours-ci, 23 toiles et 32 dessins de Jean-Claude Buisson.

A coup sûr, certains verront chez l'artiste l'influence d'un Jérôme Bosch : minutie du dessin, inspiration onirique, bestiaire médiéval, d'autres l'influence d'un Breughel : imagerie populaire, vivacité des couleurs, ambiance foraine, interférences, réminiscences, préciosité évoquant la Renaissance italienne, Buisson se "ressource" au passé pour mieux faire éclater la modernité de ses allégories dans lesquelles l'humour se joue de la morale.

Ne s'insurge-t-il pas justement contre l'ordre du monde qui rend les foules uniformes, contre ces vieux mythes qui nous contraignent encore à tout attendre du ciel ou du progrès (l'armure vide et robotisée d'une de ses compositions) et contre ce destin qui transforme l'être humain en un pantin désarticulé.

L'univers de Buisson exige une exploration minutieuse : ici la comédie humaine côtoie la mort et se livre dans une ambiance surréaliste.

C.C.
Le Progrès de Lyon, septembre 1983